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 Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.

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conscience vouée à l'errance
Syndrome
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conscience vouée à l'errance


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MessageSujet: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaVen 16 Jan - 23:16


Une lourdeur prégnante vient assassiner la quiétude. Elle consomme oisive.

L'espoir craquelait sous ses pas, fins morceaux de leur rédemption dans le versant de la balance. Il se demandait la teinte de cet indicateur vaniteux. Les éclats sur la bascule égratignait la pupille mi-close. Ils n'étaient qu'aspérités maléfiques dans l'Eden.
Puis il attendait brutalement affamé, irrémédiablement insoumis.
Ses mains brûlaient, enflammées. Prédateur.

Un de ses petits protégés avaient pris peur ce jour là. Il s'était égaré dans les méandres d'esprit effarouchés.

L'attente insoutenable même la créature flâneuse s'envenime dans l'immortalité. L'ennui se savoure par petites gouttes solubles dans les veines. Alors, il se contenterait de rêver les corps et ses mains soumettant les courbes sublimes à sa souveraineté. Muscles et chairs saines pourriraient sous ses doigts, au parfum de cadavres calcinés par ses morsures ardentes, magnifiant tous les traits criant à la bestialité.
Il était insatiable, aujourd'hui. Fou dans l'impatience, dans ce cloître silencieux.
Déchirant vos manteaux, la chaleur agréable qui n'étreint plus l'acier de ses coutures habiles. Les masques soigneusement apposés, cristallisent les expressions immuables ; d'une violence inouïe le mal s’incruste entre les mailles, pénètrent par delà les barrières laineuses, à la découverte des imperfections insondables, des cicatrices muettes, des tourmentes inaudibles.
Il veut encore crever des cœurs à l'abandon.
Comme le sien à jamais éventré.

Sa marche est folle, elle est lente et dépravée, elle caresse la courbe des arbres mortifères. Aussi inconsistant que leur ombres assoupies. Son souffle glisse dans les feuillages, humecte la nature de ses germes pestilentiels. Mère nature, sa terrible génitrice qui soumet les misérables corps à son courroux. Reine impérieuse, elle connaît par cœur le sens du mot : sélection. L'homme la trahit, indécent et irrespectueux devant son pouvoir. L(homme a bravé ses interdictions en repoussant, encore de sa démesure les limites qu'elle avait soigneusement dictées. Néanmoins, dans une esquisse revanche, Syndrome serait là. Incarnation de sa colère, toujours présent pour les condamner, les rendre vulnérable, en guise de victoire pour l'entité régente et dominatrice.
Ce dessein douloureux, l'a écrasé, prisonnier de ce dictât.
Il voudrait être libre, désormais.  

La forêt se dessine lentement. Il pourrait rester et attendre.  Patienter pour sentir ses pieds plier et s'enraciner dans le sol, lui offrir un semblant de consistance. Mais personne ne viendra chercher un monstre qu'on évite, qui dégoûte de ses passages agaçants. Une horreur confectionnée par la nature en personne. Le troupeau ne remarquerait rien de cette absence. Mais lui, n'oublierait pas, il se devait de protéger des êtres inoffensifs, insensibles à ses intentions cruelles.

L'horizon des feuillages délimite les frontières interdites.  Les branchages agressifs invitent les visiteurs à pénétrer cette masse opaque, les égarer dans son antre, et repousser sans vergogne.  
La faim des épidermes glacés avaient perdu en consistance, diluée dans un sentiment plus fourbe et enivrant assaillant ses sens apathiques.
La peur.
Sa silhouette gigantesque, hésitante se dandine devant le vert insipide des boisements. Si misérable et inconstant épiderme sec comme le bois, humide comme la moisissure collée entre le lierre et le chêne. Puis s'accroupissant, fléchissant l'échine, il lui préfère l'attente. L'attente irréversible, irrémédiable pour combattre ou dérouter l'impuissance de ses actions en proie à l'échec.  
Il ne peut pas entrer dans cet endroit.
Ses doigts se tordent de douleur, irrémédiablement affecté.
Son petit protégé est là, quelque part.
Dans la gangrène menaçante de son crâne, l'audace lui manque.

Son âme crie ton origine, le fléau inavoué, l'oeil humain ignorant.
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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaSam 17 Jan - 1:46

» contagion, souffrance _

La vie avait été insufflée aux hommes qui eux aussi, dans le plus grand des sarcasmes, avaient donné naissance à des créatures portant le nom de vagabonds. L'existence de ce titre rappelait ô combien ces êtres n'étaient voués qu'à une errance infinie et éternelle dans des contrées peuplées d'hommes parmi lesquels ils ne pourront jamais se confondre. Pointés du doigt tels des parias, répugnants et repoussants, pour la plupart n'ayant que la solitude pour les accompagner dans cette sentence. Les hommes oubliaient qu'ils étaient pourtant à l'origine de leur maux, et que seuls leurs immondes pensées, leurs fades sentiments, leurs insipides émotions avaient esquissé leurs traits se basant sur les humains, dessinant un visage parfois monstrueux à une pensée ou à une idée. Ces naissances fréquentes fleurissaient dans tout l’Éden, apparaissant telle une épidémie en réaction à leurs âmes, et un être voyait le jour dans un déchirement sanglant, condamné avant même d’être né. A l'apparence proche d'un humain, cette apparence n'était qu'un résultat de plus parmi les atrocités humaines, et opium s'était vu ôter un de ces attributs offerts aux êtres humains. A la place de globes oculaires, de pupilles et d'iris colorés, trônaient deux gouffres sans fond, des trous béants consumés par la cendre. Ce vide représentait presque avec justesse la douleur qui la rongeait, infinie, qui ne reprenait jamais son souffle et poursuivait son destin inlassablement.
Le monde était froid, noir et blanc, sans riches couleurs pour rehausser cet univers glacial formé de choses indistinctes sans la moindre caractéristique. Son univers s'éparpillait en cendres noires qui s'envolaient dans l'air pour ne plus rien laisser sinon une absence tandis que chacune de ses respiration se résumait à une bouffée de souffrance qui pénétrait ses poumons de part en part, au goût d'acide et de souffre. Même sa chevelure qui flottait, poussé par un vent qui lui mordait la chair et frappait sa peau, n'était que poussières qui se défilaient entre ses doigts fins et émaciés. Ses traits étaient figés, tirés par une fatigue qui consumait toute son énergie. Le monde possédait une fadeur insipide, sans qu'aucun attrait ne voit le jour tandis que les minutes et les heures s'écoulaient en silence.

Depuis combien de temps empruntait-elle ce chemin sinueux boueux, où s'entrelaçaient racines, feuilles et végétation. Le nord de Libra n'avait aucun contour, ni aucune frontière tandis qu'elle progressait dans ce qui portait la désignation de Forêt éternelle. Les déchirements incessants de sa peau en mouvement avaient guidé ses faibles pas en ces lieux. Elle-même ignorait si c'était une quête aveugle qui l'avait intimé à se presser en cet endroit paisible, si vierge de toute trace humaine, si pur et si... douloureux. La douleur ne la quittait jamais, elle était l'ombre qui se dessinait sur le décor derrière sa silhouette, elle était le fantôme qui hantait aussi bien ces nuits que ses jours, elle était devenue un guide et une part entière d'elle-même. Opium était devenue douleur, souffrance. Parfois elle succombait à ces maux qui effaçaient toute conscience et raison de ce corps d'enfant, rendant à la douleur son authenticité, d'une pureté immaculé. La seule couleur qui brillait faiblement en elle était le rouge vif, pur et profond, ce liquide chaud coulant dans ses veines et qui parvenait même parfois à s'extirper de ce corps pour retourner à l'univers, scintillement et terre, s'éteignant faiblement parmi les teintes environnantes. Mais le silence paisible n'était rien de plus qu'une illusion, comme ce qui se dressait autour d'elle majestueusement. Tout n'était qu'oeuvre de la plume et du pinceau d'une déesse aux allures bienveillantes mais qui contemplait son propre peuple dépérir et agoniser. Mensonges.

La paix si fragile, à peine acquise, se brisa pour voler en éclats qui s'éparpillèrent dans le néant pour retrouver les abysses ternes, froides et chaotiques de son cœur. L'espoir ne se frayait pas un chemin dans cet esprit rongé par non seulement la douleur, mais aussi par cette doucereuse folie qui guettait chacune de ses pensées pour s'immiscer chaque instant plus profondément en elle. Les graines de la haine avaient été semés et elles avaient poussé, pour grandir en son sein tandis qu'elle menaçait parfois de déborder. Pour cracher. Pour briser ce monde à la finition si parfaite, pour détruire cet havre idyllique, ce pseudo-paradis utopique qui n'en portait que le nom. Et même dans ce cadre où la nature avait repris ses droits, des sons avaient brisé le silence dans lequel elle était baignée depuis ce qui lui avait semblé une éternité mais qui apparaissait maintenant comme des dizaines de minutes. La réalité, mais quelle réalité ? Il n'y avait point une vérité qui surpassait toutes les autres, il y avait des vérités, toutes aussi pénibles à entendre que les autres. Quoiqu'elle fasse, malgré toute sa solitude, malgré toute sa détresse l'amenant à se retirer loin de l'humanité dans toute son immondicité, la douleur était là, bien présente au cœur de son être, lui rappelant d'où elle venait, à la fois sa naissance et son origine, lui amenant un goût amer sur ses lèvres. Répugnant. Et le silence avait été troublé par des bruits, de pas sans doute, tandis qu'elle achevait de tomber sur un individu en ces bois. Elle leva ses yeux sombres et absents pour contempler la vie, pour contempler ses membres en mouvement, ces gestes qui rappelaient toute forme d'existence. Douleur.
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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaDim 18 Jan - 21:44

Elle sort de l'ombre, émerge de leur conscience. Puissante douleur. Il signe l’allégeance tacite, le consensus dans les parois poreuses de son cerveau. Le sort, d'une créature impitoyable dont on renverse le rôle, au creux d'un positionnement hiérarchique soigneusement ficelé.
Il y aura toujours des douleurs plus insoutenables que la sienne. Réjouissance constante d'un bourreau. Il perçoit déjà l'horreur enclavée dans sa prison, en train d'y perforer les barreaux.

Ces yeux acclament la douleur, ils la savourent avec plus de délectation que n'importe quelle bête en  accalmie provisoire.  Parmi les excavations sinueuses de sa mémoire, les souvenirs désincrustés, cruellement absents. La douleur, la douleur souffre de ces interactions, de son sens profond.

Il lui suffit d'y poser un regard, sans tristesse pour comprendre. Il pouvait humer les réminiscences de quelques jonctions éphémères sur sa peau acre, infectée par l'horreur. Elle était merveilleuse dans son désespoir. Tellement laide à la surface. Opium qui transpire, la rage barbare et la folie constante, portée comme un étendard. Elle rappelle ces râles nocturnes, les larmes anéanties, la disette le froid, la solitude étouffée, les échines craquelées, les corps en charpie.  La plainte du monde reposait sur ses frêles épaules tant de fois abîmées. Elle est reine pour un serviteur fasciné par le Mal accablant qui surgit de ses orbites écœurantes.

Dégoût.

Un sourire de cette fierté détectable, embellie par son être, cette composante qui lui offre cette posture animale avec ses paradoxes plaisants. Ses exclamations sont toujours mesurées et sans vague, paisibles le long des écueils. Un murmure imperturbable parmi les tourmentes intérieures qui caressent ses oreilles.
Ils savaient qu'ils pouvaient rire du malheur.

« Opium. »

Il s'égosille légèrement en prononçant son nom.  

Il n'avait rien préparé pour son hôte, aucune offrande, aucun tapis enrobé des corps de ces précédentes trouvailles, corps délaissés, à l'abandon. Il n'avait rien prévu pour accueillir cette douce et charmante déchirure.

Les mots sans consistance. Les mots faibles et affables. Les bavures raturées, les corrections orchestrées. Les mots inutiles, les mots d'anonymes. Les langues qui forgent, tous ces mots.
Ils ne servaient à rien chez eux.

La jointure de ses os craquent, ils se déplacent, laissant là, les synapses s'entrechoquer pour donner vie à une statue. Ses lèvres défraîchies, immuables, sans mouvement. Elles ne blasphèment pas, elles ne s'oseraient pas se moquer de leur nature navrante, des airs austères accrochés au visage de cette enfant.

La forêt mauvaise susurre à son oreille, perce affectueusement ses tympans endoloris. Elle harcèle et empiète du territoire sur l'indécision. Il est quasiment impossible de refuser son appel. Ses yeux pianotent, frénétiques entre deux priorités. Un froid odieux lui lacère les nerfs de la colonne devant ces fosses morbides. Seul son sourire, pointé en rictus jalonne maladroitement la commissure de ses lèvres. L'insécurité de son propre esprit l'oppresse happé par ces nécessités aliénantes, cette sérénité qui ment honteusement.  Fringale sauvage.

Il s'approche alors comme un prédateur qui n'en est pas vraiment un, dissimulé sous d'épaisses tirades fabulatrices. Son envie irrémédiable d'absorber l'existence des autres,  d'aller se tasser contre la moindre parcelle de vie, cramponné à un souffle exigu. Il renifle les trépas qu'on aurait un jour gravé au sang sur sa peau.

Avare de fadaises, les mots inutiles écrasés entre ses dents. Ses doigts qui voudront tant effleurer son épiderme glacé par l'indifférence et la pitié, parleront à sa place, lui transmettront avec parcimonie, les sentiments dissimulés derrière les apparences. Des émotions vives par-dessus le langage. Tristesse. Joie. Et tant d'autres, encore...car il est la contagion.
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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaLun 19 Jan - 20:12

» contagion, souffrance _

Monstruosités inhumaines et difformes, pourtant fruits de l'homme et de sa disgrâce. Nulle époque, nul temps, nul havre ou terres de ce monde ne leur seraient délivrance. C'était juste un lien étroit qui entravait leurs mouvements, les condamnait à une errance éternelle, prisonniers de chaînes froides et invisibles qui les oppressaient et veillaient sur eux comme un geôlier s'assurerait des châtiments des prisonniers. Prison de glace, formé de maux et de malheurs, leur existence provenant des graines semées parmi les hommes, à la fois leurs idées et leurs émotions ancrés au plus profond de leur être. Créature aux traits de poupée de porcelaine, peau d'un blanc pur, traits étirés par une douleur sublime, deux trous caverneuses et vides à la place des yeux, désolation. Être imitation pâle d'un homme, où se dessinaient deux cornes imposantes sur son corps humain à la figure à la fois humaine et à la fois monstrueuse, mais ou le côté humanité s'était fait rongé par la monstruosité, Ariès. Viles personnes qu'étaient ces deux être, dont la naissance était un fardeau dont le poids les étouffait pour mieux s'imposer. Façonnés de manière à leur ressembler, mais se distinguant des hommes de façon presque répugnante, même parmi les vagabonds ils étaient des parias car beaucoup de ces êtres ressemblaient aux hommes. Figures monstrueuses mi-humaines, autres attributs singuliers que leur avait offert leurs créateurs avec délectation, des cadeaux empoisonnés.

_ Opium.

Le souffle, la clameur d'une voix qui s’élevait pour se fondre dans l'air froid. Murmure qui se détachait des ténèbres glacées avec somptuosité. Cet être, fade, immonde, avait brisé la tranquillité de cet endroit, par ses mots, par sa présence qui jurait avec la végétation ambiante. Happé de ténèbres, il semblait être entouré d'une aura sombre où quiconque se trouvait dans son sillage succomberait à son exquis virus qui rongeait tout autour de lui. Fillette, vêtue de son propre manteau où des visages à l'agonie hurlaient éperdus de désespoir, les lèvres d'opium se retroussèrent pour se relever avec légèreté, douceur et douleur, lui offrant son meilleur sourire : un rictus mauvais qui était à la fois une grimace affreuse. Un rire se pressait sur sa bouche, pour finalement s'en échapper, laissant entendre l'écho enfantin de sa voix. Les trous vides observaient cet être du chaos s'approcher doucement, rare ami. Elle avait appris à l'écouter, à argumenter avec lui, elle créature froide insipide et cruelle. Parfois il l'énervait, parfois elle l'adorait. Il réveillait des émotions dans ce coeur inhumain dénué d'empathie, il révélait une facette cachée derrière sa facette de marionnette froide. Elle était dans la contemplation de son existence voué à une prolifération malsaine, elle posait ses yeux sur la contagion qui se propageait lentement pour s'insinuer avec vice, spectatrice de cette comédie tragique où seule l'attendait l'auto-destruction. Il était synonyme de douleur, tandis qu'elle l'observait se lancer dans une quête déjà perdue d'avance, sur un sentier sinueux où la folie aurait raison de lui. Elle veillait sur lui à sa manière, par sa présence indolore, accompagnait leur rencontres de remarques froides, d'échanges, preuve de gentillesse à son égard. Elle ne lui demanda pas comment il allait, cela aurait été trop déplacé, peu son genre. Elle esquissa juste un mot qui s'exhala dans le froid où sa voix vide et glaciale retentit comme le tintement d'une sentence.

_ Syndrome.

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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaJeu 22 Jan - 22:00

Et il entend, sonner, résonner cette craquelure intense dans le cœur. Suffocante, elle étouffe, en hurlant. Des mains invisibles lacèrent les ventricules, pourfend les artères, tranche l'aorte. Il ne peut pas succomber. L'impression dangereuse et malléable qui lui manque quelque chose pour aimer l'existence. Il est vide.
Il ne reste rien pour soigner, cette plaie infectée pourrissant à la surface de son corps quand elle atteint une cohorte innocente.
Épidémie.

Et il avait envie d'éructer d'affreux pamphlets, de vomir la maladie sur son visage pour mieux l'admirer, lécher la crasse pour sentir l'affliction de ses orbites profondément absentes.

« Ce nom est si affreux. »

Les mots transpercent la cage thoracique, pesant qu'il traîne à la respiration lente battant encore la mesure. Il avait ses mots impropres et dénudés de sens qui repoussaient l'étrangeté de leur conversation. De leur rare confrontation.

« Mais...tu le sais, n'est-ce pas ? Tu l'as déjà deviné. »

Son sourire lui écorcha la vue et le rire perfora les tympans d'ondes stridentes. Ce sourire qu'elle revêtait comme un diadème de ronces, qui s’accommodait si bien au décor luxuriant. Cette mentalité éclose des songes, dont le fond n'aspire à aucune émotion, aucun amour. Il aime, probablement, les battements, percussions soulignées aux confins de son anatomie, les fractions ininterrompues, tonitruantes des veines pulmonaires. Il vit, mais seulement en sa présence, pour raviver les cendres indolentes , l'expression paralysée par la douleur.

Il jetait sûrement un peu de sa confusion dans son regard glacial. Syndrome impressionnant se pencha sur cette carcasse ambulante et menue, les cris résonnaient au bout de ses doigts féroces, endiablés, par l’obsession maligne de son terrible fléau.

Contact désirable, assez prévisible et saugrenu : il la toucha.
Sans crainte des représailles qu'il ne connaissait plus qu'en souvenirs volatiles et éphémères,  nourrit à la rancune forcé de les ignorer. Ses phalanges enlacèrent un poignet délicat, féminin, enfantin. Ils l'emprisonnèrent pour soumettre la désolation à ses exigences, à sa volonté d’égoïste. Il savait qu'il ne briserait rien dans ce corps vagabond, qu'aucune de ces batailles n'iraient ravager ses organes, étreindre ses poumons pour qu'ils gerbent une pneumonie ou encore pour simplement se délecter de ses intestins difformes en les laissant pourrir. Il voulait s'essayer, car son cadeau serait une précieuse allégresse, un instant fort, trahissant une émotion défendue.

« Je crois que je ne t'affecte pas. »

Et c'était cruellement dommage. Aucune détonation n'avait fait vrombir son appétit, pas même ces méprisables filaments bleutés à noircir de terreur, courant sur son épiderme cadavérique. Elle avait pourtant ce teint si laiteux qui donnait envie de l'étreindre, d'y poser son souffle tel un sceau propre aux cochenilles, une malédiction faisant rougir ses précieuses membranes. Puis ses yeux piqués par l'épuisement détérioraient sa beauté monstrueuse, petite rose fanée qui fascinait tant la contagion. Entre ses doigts s'échappa son ambition de vaincre la douleur, de lui dérober ses possessions, le cœur des hommes tombés au combat.

« Ca te rend plus jolie. »

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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaVen 23 Jan - 2:02

» contagion, souffrance _

Sa voix perçait le silence éternel, pourtant nulle vie ne semblait animer ce souffle froid qui s'appropriait les ténèbres et les avalait pour les assimiler. Elle écoutait cette mélodie cynique, dont la vie avait déserté ce chant pour être remplacé par un germe parasitant toute forme d'existence. Syndrome. Ses mots tranchaient, ils scindaient l'environnement en notes répugnantes à la beauté exquise, en vibrations dures et sèches. Il était à la fois beau et immonde, et elle lisait sur ses traits le paradoxe qu'elle voyait dans son être. Son coeur se réchauffait à chacune de leur rencontre, ou bien se gelait-il davantage. Elle se sentait à la fois si proche de ce vagabond, et pourtant si lointaine. Ils ne formaient pas un beau duo, ils étaient différents, et similaires en même temps. Elle arborait deux cavités sombres et vides, trace de son inhumanité, et sur son crâne se dressaient deux cornes magnifiques. Il vivait loin de la ville, elle vivait en son coeur, parmi les hommes. Lui, contagion. Elle, souffrance. Pourtant, elle n'avait connu nul égal qui la comprenait aussi bien que cet individu. Sa sagacité l'avait prise à dépourvu, elle qui ne voyait qu'immondices dans ce monde dessiné de couleurs sombres, et d'émotions insipides. Elle avait fini par apprécier sa présence, jusqu'à aimer ce qu'il était, et le considérer comme une personne à part entière, pas juste un autre individu parmi tant d'autres.

_ Mais...tu le sais, n'est-ce pas ? Tu l'as déjà deviné.

Elle devinait bien des choses, à son regard froid qui crachait toute sa haine et sa folie. Elle voyait de son esprit calculateur et réfléchi, pénétrant jusqu'aux tréfonds des âmes où se nichaient les secrets les plus inavouables pour les dérober avec vice, s'insinuant doucereusement dans leur être tel un poison souillant tout sur son passage. Sur ses pas se fanaient le bonheur et la joie, traçant une marque endolori et indélébile dans leur coeur, pour leur plus grand malheur, dérobant ce qu'ils avaient de plus précieux et de dégradants, des motifs honteux, ignobles et déshonorants, ne leur laissant qu'une souffrance exécrable. Avec suavité, elle reliait ses maux à leurs origines, rappelant aux hommes la raison de son existence, défiant leurs regards de haine et de répulsion. Elle aimait leurs yeux froids et indignés, elle aimait voir cette lueur, l'éclat qui brillait dans leurs pupilles lentement se briser pour s'éteindre à jamais. Il n'y avait rien de plus succulent de voir une personne s'auto-détruire, et succomber. A ses oreilles, son nom sonnait tel un exquis tintement, qui signalait l'arrivée de la propagation. Elle aimait sa sonorité agréable, criarde, qui perçait les tympans. Ce nom lui était sublime, autant qu'affreux.

Chimères, illusions, pourtant l'inexécutable se produisit. D'un mouvement se détachant du temps qui s'écoulait pour l'éternité à laquelle ils étaient cloîtrés, une caresse presque délectable effleura sa peau, serrant ses poignets maigres et fins. Avec dureté, sans qu'il n'y ait la moindre fioriture ou compassion, la dernière étant une chose inconnue et étrangère, la fillette demeura de marbre. Son masque de glace se recomposa en un rictus mi-amusé, ses lèvres retroussées en un sourire étrange et mauvais. Elle pourtant si familière a la douleur, ne connaissait pas la souffrance extérieure qui intervenait hors de son corps et interférait parfois. La prise qui la serrait n'était rien en comparaison de la prison glaciale qui oppressait sa douce poitrine. Ses yeux froids enlacèrent son compagnon presque avec douceur, si on considérait la gentillesse de la désolation. Nulle peine ne pouvait l'atteindre, nulle maux ne pouvait se frayer un chemin. Pas même celui dit ariès ne pouvait traverser les mailles, briser sa chair et mordre sa peau.

_ Je crois que je ne t'affecte pas.

Elle lisait presque une déception au fond de ses prunelles pâles, et elle n'en fut que plus délectable. Une satisfaction mauvaise naissant en son sein. Qu'elle était mauvaise, pauvre enfant. Elle pencha lentement sa tête sur la droite, tandis que ses excavations sans fond étaient plongés dans les yeux de son interlocuteur. Intouchable, pourtant elle était déjà ravagée. Ses traits formaient une infâme grimace trahissant une agonie. Elle voyait syndrome tel qu'il était. Inatteignable, et pourtant si fragilisée, victime d'une naissance dont le prix était la souffrance éternelle. Elle aurait aimer s'immiscer dans les douces profondeurs de syndrome, s'insinuer au coeur de ses veines pour répandre avec tendresse des peines immondes. Sa conscience rêvait du charme et de la volupté que pouvait lui offrir un coeur en plein tourment, elle aimait heurter avec violence pour tout saccager, elle aimait la chair moelleuse se faisant déchirer avec rage et surtout la couleur sombre rougeâtre qui coulait à flots.

_ Ca te rend plus jolie.

Un rire souleva ses épaules frêles, s'échappa de sa bouche fine dont les lèvres se retroussèrent, éclatant en un mélodieux son aigu. Secouée par un ricanement à la fois teintée de moquerie et d'ironie, elle rompit le lien qui les unissait et se défit de ce contact presque prompt. Oui, elle était jolie. Jolie dans toute sa laideur. Belle dans sa rage qui se déversait, se muant en une aura sombre. Sublime dans sa folie lorsque ses actes dépassaient ses pensées. Elle était la souffrance, la beauté de ce qui terrassait les hommes, les faisait hurler et faisait retentir des doux cris qui la ravissait. Mais elle ne s'était jamais considérée comme telle, elle était une créature répugnante. Elle inspirait dégoût, terreur, pitié. Elle rappelait à toute l'humanité, à toute créature ce qui était de pire en ce monde. Elle ravivait les douloureux souvenirs qu'on préférait de loin oublier et laisser se perdre dans le néant. Pourtant elle surgissait du vide, avec sa gueule d'enfant, ses manières et accents enfantins, ramenant sur son passage de nombreux troubles. Avec une vivacité insoupçonné dans ce corps souffreteux, elle profita qu'il était penché vers elle pour effleurer rapidement de son doigts d'un souffle éphémère une de ses cornes. Sa voix enfantine brisant la glace, le ton légèrement amusé, l'ombre d'un sourire sur ses lèvres.

_ Tu sais pourtant que je ne le suis pas.

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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaSam 24 Jan - 12:57

Et mon corps se laisse percer de tristesse.

Être jolie. Opium n'a pas besoin de cet artefact pour exister. La vanité s'accroche aux imbéciles pour subsister. Beau ou laid, la maladie n'y prête aucun regard curieux, jeté à la dérobade au contact de mouvements succincts, d'âmes débordantes de vie. Beau ou laid, elle mutile soigneusement, sa besogne, claironne à chaque assaut. Les compliments s'évaporent sous les arcades imposantes des conifères. Reviennent à la terre, nourrissant leurs racines.

Pour la douleur, il n'y avait que le souffle des ressentiments pour l'avoir enfanté. Elle pouvait tant de fois effleurer les ramures de sa condition, les consoler de manière dérisoire. Il tombait et s’égratignait à son contact, en désolation, plaintes inconsolables.

« Je ne peux pas juger ce qui est beau ou laid. »

Tu es belle dans ta haine. Tu es belle dans ta résistance. Si malheureuse dans la condition offerte. Syndrome n'a plus assez de compassion. Ses pensées divergent suspendues dans l'atmosphère, la corne des cimes arquée vers eux. Il témoigne, le grabuge de ses sensations ineffables ; il ne ressent rien de fulgurant et d’incontrôlable, empoigné par ses émotions, l’insanité émergente sur la surface lisse des iris plantés dans ses excavations immenses. A ses côtés elle paraissait si stable, si immuable, incapable de trembler pour quiconque.

Son masque avait disparu. Ses yeux dessinaient la peine qu'il réfutait pour se montrer rassurant et doux malgré l'âme pernicieuse, faisant faux bond.
Il n'avait pas souhaité tous ces échanges malheureux. La douleur rayonnait, explosait sur ses iris abandonnés derrière les sourires heureux et menteurs. On pouvait le croire fort, dominant les êtres, pointant du doigt les faibles qui pouvaient succomber à ses caprices. Il prenait parmi les vies, goûtait insidieusement la fragrance de leur parfum, la liqueur de leur sourire avant de tout engloutir dans une marée infectieuse.

Il n'était pas elle. Jamais il ne serait la douleur. Qu'un vulgaire maillon de sa colère, une existence insignifiante, s’épuisant contre la sienne.

« Je suis un peu jaloux... »

Dans ses machinations infructueuses vouées à l'éternel échec. Cette quête incessante sans dénouement. Il pourfend d'impuissance comme d'envie Opium, hérétique sans aventure, sans ambition, ni envie désuète. Ces nuances fictives qui la rendent légèrement imparfaite, sans délicatesse à ses yeux.
Faible, il avait besoin d'être rassuré.

« De cette force ... qu'à la douleur. »

Il ne pouvait pas hurler réellement sa rage, Syndrome. Il baignait dans les bras d'une solitude attachante, fuyant les sentences fruit de leur haine.
Il détestait probablement l'homme de mal lui résister.
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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaSam 24 Jan - 21:55

» contagion, souffrance _

Infâme ironie. Le sort se jouait des hommes, mais aussi des vagabonds. De tous les êtres qui vivaient et évoluaient, quel que ce soit leur monde, quel que soit leur univers. Il ne se préoccupait pas de tels concepts, de tels critères. Nulle déesse, nul divinité ou nulle créature aux pouvoirs inconnus ne pouvait en maîtriser ni le fil, ni le dessein. Et ça arrachait à opium une immonde grimace, ses lèvres retroussées en un vilain sourire amusé. La douleur n'était ni un pouvoir, ni une chose que l'on pouvait contrôler à sa guise. Elle était. Aussi simplement que cela, elle hantait chacun des pas de chacun, guettant le moment propice pour s'immiscer avec onctuosité parmi les fragiles fissures affaiblies par le monde. Elle vivait, évoluait pour se transformer parfois en des maux plus ou moins immondes, plus ou moins douloureux, elle accompagnait chaque souffle et chaque respiration, sans se soucier ni se préoccuper de sa propre existence. Elle surgissait des tréfonds pour accueillir parmi les ténèbres tout un chacun, glissant une caresse vile et douloureuse, murmurant des chimères tout en marquant les coeurs de sa morsure froide et glaciale. Elle happait les hommes, les gardait sous sa tutelle de monstruosité. Elle s'attaquait aussi aux vagabonds, à tout être qui osait exister.
Elle rongeait opium, s'attaquait a chacune des cellules de la fillette pour l'affaiblir, pour lui rappeler chaque jour qui se levait sa présence et lui ôtait la possibilité de vivre pleinement. Sans autre raison que celle de nuire, de ravager, de faire ployer sous ses baisers. Opium avait hérité de ce désir, à sa naissance, accompagné de son fardeau. Sans pour autant que cela soit volontaire, sans qu'elle ne le contrôle, la passion de faire souffrir se dissimulait parmi ce qu'elle était. Elle caressait parfois l'idée de voir la douleur toucher les visages qu'elle croisait. Elle rêvait de voir des visages déformés par l'agonie, sa haine croissante se développant en elle tel un doux poison. Pourtant, malgré les efforts de la fillette de se distancer, de prendre du recul pour être objective, ses pulsions s'avéraient maladives. Il aurait été si facile, moins douloureux pour elle de s'unir avec ce qu'elle était, d'étreindre pour de bon la douleur et de vouloir jouir d'arpenter la voie du carnage. Mais elle tenait à sa liberté, aussi fragile était-elle.

Alors elle planta ses yeux dans cet être qui la jalousait. Elle étudia ses traits, chacun des membres qui le constituaient. Elle posa son regard froid sur ses pupilles claires et doucement, elle fredonna. Un chant doux qui s'éleva parmi les bruits de la forêt qui devint presque silencieuse pour laisser sa voix percer le silence. Une berceuse dont les mots brûlaient de haine, ou ses accents étaient douloureux et qui parlait de la mort. Ici la mort était rendue impossible. Sa voix peinait, susurrer quelques mots lui était un supplice, chanter était une lente agonie. Pourtant, syndrome, elle lui offrait son chant. Doux, avec sa voix fluette et enfantine. Elle s'abandonnait à sa souffrance, pour quelques instants, pour quelques minutes. Les paroles s'échappant de ses lèvres en un souffle, des mots doux, des mots plus tranchants et sombres. Tout un flots d'émotions, de vide, de froid et d'absence qui se mélangeaient avec volupté. Avec un dernier mot, elle saisit syndrome par la main tandis que son souffle s'arrêta et que la douleur, ayant tous ses droits sur la vagabonde, ravagea tout son être. Submergant ses pensées maladroites, s'immiscant dans ses veines. Aucun cri, aucun gémissement de douleurs ne s'échappa. Ses traits se tirèrent un peu sous la souffrance, mais aucune émotion ne figea son visage qui était resté impassible. Alors elle contempla syndrome de son regard vide, fatiguée, comme si mille années de souffrance s'était abbattu sur ses épaules tandis qu'elle peinait à retrouver l'équilibre, s'accrochant à sa main imperceptiblement, sans qu'il ne puisse le remarquer. Mais ce contact était le seul lien qu'il lui restait avec la réalité.

sufferre
In girum imus nocte et consuminur igni
.

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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaDim 25 Jan - 1:38

Ta pitié n'était qu'un leurre pour mieux le tenir éloigné.

Il voudrait haïr.
Un peu.
Passionnément.
Les donateurs de la violence. Ceux qui s'adonnent aux pires exécutions. La folie des échos menaçantes, les brimades sur les corps, sur ta peau bafouée, humiliée par leurs armes déloyales. Petite fille. Viens, gentiment, crever ses tympans, les perforer de ton requiem mortel, mélancolique.
Ses mains titanesques ne remontent pas en haut des tempes, pour protéger ses sensibles pavillons. Tue-les, écrase-les, pulvérise  de ton chant funeste, méprisant cette énergumène.
Appelle la mort, dans ses veines, fais ressurgir la pluie vermeille, des effusions sanguines, des démarches métalliques, des bottes de plomb et d'acier melées à la bourbe, aux relents de chair humaine calcinée.  La guerre hurle en son sein fragile et terrassé par leurs assauts acharnés et virulents.
J'ai soif de leur sang, de leur sanguine déraison, clame Ariès.
J'ai envie de lacérer, enserrer ce cou délicat dans mes mandibules visqueuses du monstre, faire craquer les os. Étouffer cet écho de plaintes exécrables.
Tais-toi.
Tais-toi.
Tais-toi.
Les mots martèlent les litanies, les scènes traversent les pensées, se répètent sur la rétine en d'affreuses réminiscences laconiques. Qu'avait-il commis d'odieux pour ne pas mériter la paix, en son sein qui trahissait les vies ?
Thémis, c'est ta faute, tu délires maintenant. C'est ton sacrilège, ta faiblesse, ton incompétence, qui lui arrache ses soupirs, ses pleurs, ce mutisme serein greffé sur les traits dissonants, sans charme.
Il rit à l'intérieur, cette sourde déchirure dans ses tripes usées, pétri de lassitude. Quelle justice recourbée, se craquelle, se pervertit ? Les humains se sont foutus de ta belle balance, défaillante. Ses couronnes de pampres, ses exploits ternes ont failli, abandonné l'espoir au glaive de la tragédie.
Donne leur la mort, comme sentence. Arrête maintenant d'accoucher de ces atrocités, devient matricide. Rire étouffé. Il fallait bien rejeter la faute ; sur un responsable, bouc émissaire, quelque part dans ce monde.

« Opium. »

Il a déjà les genoux qui fléchissent. L'envie irrémédiable de toucher la terre, d'imbibé le sol de sa répugnante vie. Le chant de la difformité résonne encore dans ses fibres, cascades vertigineuses, sur les vertèbres tambourinent, la résonance pullule dans toutes les directions, dans les tissus pulmonaires. Sa voix murmure, un supplice dérisoire. Il est perdu.
Pourquoi la douleur pourrait-elle être plus forte ?
Ariès proclame des paroles irrévérencieuses dans sa tête détraquée. Le dégoût foisonne dans sa bouche, comme la bile purulente dans l’œsophage. Vomit donc cette haine retenue, somnolente sous les crises dociles. Syndrome a manqué d'enfoncer ses longues griffes dans ses orbites écœurantes pour atteindre ses nerfs le bulbe rachidien, le broyer dans sa poigne destructrice, lacérer les artères, pulvériser son lobe frontal. Afin d'être apaisé dans ses excès de démence, de réécouter le silence qui lui rappelle son inhumanité.

« Je suis désolé. »

Dis lui, désolation, ce qu'il doit faire à présent.
Il n'aurait jamais dû prononcer ses mots, avouer ses sentiments néfastes. La pénible envie, jalouse et déchirante qui brise les liens entre les individus, pour des caprices puérils. Il est ridicule dans sa laideur d'excentrique. Odieuse infection. Tellement minable, Ariès, incapable d'imprimer un sourire heureux et joyeux sur le visage défiguré par les vices, qu'à la douleur.

Ses tendons se recourbent, ses rotules s'affaissent, à genoux. Ile st si bas dans sa condition d'âme vagabonde, tombé de son piédestal. Son cœur feule et tambourine. La douleur a t-elle seulement un morceau de cet organe vivant en elle ? Il veut savoir. Sa stature l'emprisonne dans son étreinte, il l'a serre contre elle, petite poupée malléable, vulnérable dans ses bras hideux.
Laisse-le entendre la mélodie de ses battements irréguliers, agonisants. Laisse-le peser ton fardeau, le partage sur ses propres épaules, pour en admirer la masse écrasante, l'étouffement qui détruit avec  jubilation, ce corps enfantin.
Les hommes, leurs péchés, mais Ariès ne peut pas les détester,  pas tout de suite, pas maintenant, pour Opium. Mais si c'était le seul moyen pour sauver, un peu les cœurs en faillite, les réchauffer d'une flamme conciliante.  
Tu ne tomberas pas devant lui ? Tu resteras inébranlable devant l'adversité ?
Il piaillait à présent d'affection pour la douleur, comme il en déversait négligemment aux restes humains, aux lambeaux crasseux, enterrés sous ses ongles écaillés.
Il voulait pleurer pour la douleur, qui peut-être ne le pouvait plus désormais. Mais ses joues restèrent immaculées. Il sentait juste l'odeur de la mort collée à sa peau puis s'inviter sur la sienne.
C'était irréel et fragile comme les sentiments.

«  Sois heureuse. »

Stupide animal.
Futile ordonnance.


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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaDim 25 Jan - 2:19

» contagion, souffrance _

Sombre et pesante, l'étreinte était tiède et pourtant glacé. Murmure, douce caresse immonde et pourtant sublime. Son corps hurlait, il crachait, s'époumonait sans pouvoir lutter contre la nature qui avait repris ses droits. Elle aurait aimé se défaire de cette douleur, de la peine qui faisait fléchir et trembler ses jambes. Ce mal la déchirait, il était lacérations brûlantes, sa chair vive était embrassée par de l'acide. Piétinant tout sur son passage, infamie. Chaque pore, chaque parcelle de sa peau, chaque cellule de son corps hurlait à l'agonie. Elle ne pouvait lui résister, sa conscience se délitait progressivement, sa vue déjà partielle se brouillait, ses songes devenaient brume et brouillard, sa peau se contractait, le fardeau s'abattait telle une lame lui ayant ôté la possibilité de bouger. Mais plus que de mouvoir, plus que de pouvoir sentir, sa conscience s'effaçait doucement.
Son esprit tournoyait parmi les abîmes de la folie, où elle ne reconnaissait plus rien, ou même penser était un acte douloureux. Elle ne se rappelait ni même son nom, ni même son existence, ni même l'endroit où elle se trouvait. Il y avait juste une sensation, la main qu'elle avait attrapé. Mais qu'est-ce qu'était une main ? Ce souvenir lui fut arraché. Elle n'était plus vraiment. Seule l'ombre, seul le fantôme de ce qu'elle était se tenait là, avec maladresse et difficulté. Sans même en avoir conscience, elle tenait encore dans sa main celle de syndrome, avec fragilité. Brisant l'inconscience, l'arrachant à ce vide, le sens du toucher se réveilla. Une étreinte qui embrassa son corps, qui l'enlaçait. Avec force, avec dureté mais même ça, même la violence qui assénait ce corps d'enfant frêle et fragile ne la faisait pas broncher. Ses yeux regardaient le vagabond, le transperçaient, de part en part, sans pour autant le voir. Nulle forme, nulle couleur ne traversaient son champ de vision qui ne voyait que le néant. Le vide avait repris ses doigts. Et pourtant des abysses hurlantes, il y avait ce sentiment qui surgissait, qui côtoyait et vagabondait aux côtés de la souffrance. La haine. Ce sentiment violent qui lui serrait la gorge avec puissance. Sans pour autant voir cet être qui l'entourait, sans pour autant le sentir, sa présence était presque réconfortante. Mais ce n'était pas suffisant pour la ramener à la réalité. Le carnage, c'était tout ce qui l'intéressait à présent. Il y avait l'appel sulfureux du sang, l'envie de destruction qui progressait.

Ronger, détruire, nuire, violer.
Tout un tourbillon qui s'emparait d'elle, de son corps, de ses pensées, et de sa raison. Prisonnière, condamnée à être enchaînée, un rire mauvais s'échappa de ses lèvres tandis qu'elle n'essayait nullement de se défaire des liens de cet homme. Doux tintement clair, aigu et pourtant une pointe rauque. Ses mains agrippèrent le dos du vagabond, tandis qu'elle plongea ses yeux vers lui, presque le découvrant à nouveau. Ses doigts se pressèrent sur les vêtements du vagabond, sentant la peau se cachant derrière. Ses ongles se plantèrent froidement, avec toute la violence dont elle était capable, utilisant sa force insoupçonnée. Tranchant, lacérant, déchirant. Ce contact, le tissu qui se déchirait sous ses griffes, la peau qui s’éraflait en un bruit sourd lui réchauffait son petit être abandonné à la folie. Le souffle de sa mémoire résonna, avec tendresse et pourtant seule la douleur naquit. Haine, douleur, violence. Un mot lui revint, un seul. Murmuré, susurré avec cette voix inhumaine que la conscience avait déserté.
Son fardeau. Sa prison. La désignation qu'elle portait, marquée au fer sur sa peau blanche et blafarde. Elle était. Elle existait. Sa naissance ne l'avait crée que dans le dessein de la voir souffrir, de voir sa conscience s'éteindre et s’essouffler. Ce nom, il était tout ce qu'elle représentait. Il était toute la douleur des hommes, tous leurs maux. Il sonnait comme le dernier des châtiments. Il était supplice, et sa voix écorcha les syllabes en un son immonde. Parler, quelle torture. Mais sans doute moins que d'exister, à la fois aberrance et à la fois joie. Quel paradoxe. Elle s'accrochait. A ce mot. A sa signification. A la douleur. A tout ce qu'elle était. Et à toute sa souffrance.
Ses doigts firent perler le sang.

_ Opium.

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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaMar 27 Jan - 23:43

Chute.

La douleur vacilla de son trône, happée par  les canons stridents de la folie. Elle rompait dans les tranchées, inclinait la tête avec dévotion, s'adonnant par vice, faiblesse au désespoir. Cette perte offrait une dorure splendide au mal, au cauchemar rayonnant de sa vie. Syndrome conservait son corps inerte dans ses bras impuissants. Incapable de soulager Opium de l'anémie qui la rongeait.

Ce sont les jointures pâlissantes, affables de la souffrance, ces ergots teintés, tracent les sillons mordants, braqués sur son enveloppe.

Je suis en train de mourir.

Le monde se reflète si bien dans son déchirement ; furieux, impulsif entre ses crochets venimeux. Le cœur du vagabond psalmodie un peu, par quelques coups de détonations, de rébellion manquée. La douleur comprimée sur sa peau, morcelant de ses peines, la maladie entière, son règne aboli.

J'ai laissé le rêve m'envahir et les mots se sont tus.

La carcasse humide caresse, les reparties mutilées. Son amour était aigre.

Son âme braille des inepties corrosives. Les pensées inhibées, les neurones sentent la rouille, la ferraille nauséabonde, la chaleur désincarnée par le gel de ses spasmes mesquins. Les pièces claquent, bourdonnent sous les plis des tendons, il y grésille un charivari impitoyable.

Pourquoi tu-ris Opium ?

Le virus qui ravageait autrefois les tissus, les globules, devenait proie. Il ne pardonnerait pas cet affront, défiguré par ce miasme impromptu et étranger à sa naissance. Cette folle décadence, la tête penchée près des falaises pointues, menaçantes :elle chuchotait en choeur dans la cervelle, et les deux farces convergeaient sur les brèches brumeuses de ce crâne, faisant dérailler son système souffrant déjà d'anomalie.

Moi aussi je suis affamé. Opium. Je veux les voir tomber.

Les rires se mélangent, s'accordent à l'unisson, pervers, saccadés dans les rictus ayant recouvert leurs expressions éternellement repoussantes. Un râle d'agonie broya le silence, s'étendit dans ses veines :

« OPIUM. »

La peau diaphane de son cou se tend, se tord sous son poids. L'appétit gargantuesque broie ses boyaux gémissant, la fringale, bonne à entailler. Ses dents aiguisées, rappent, claquent sur la mâchoire inférieure, les lèvres sulfureuses frémissent d'impatience.

« JE NE VEUX BLESSER PERSONNE. »

J'ai assisté à tant de représentations ; des spectacles du théâtre de vie de quelques inconnus que je ne connaissais pas.

Celle-ci était une mise à mort.
Un combat horrible, les lances de la tauromachie, lui crevaient les cotes. Il se débat car sa survie en dépend. Quelques sacrifices, la cuirasse latéritique des souffles stériles s'envolent. Le Colisée, acclame ses héros, le mirmillon fier, tombe en cataplexie. Lève ta main en signe de grâce. Les gradins soulèveront le sable de l’arène fantôme, des spectateurs invisibles, désintéressés par leur existence..

« je suis fatigué... »

La sève de sa trachée s'amenuise, les poumons exultent des relents de poison, d’amertume meurtrière. Le corps vagabond se délie, les membres détachés, la silhouette dégringole, pantin essoufflé, elle chancelle et effleure la poussière silencieuse, sans clameur.

Ma Dame, j'irai déposer des fleurs d'Eden à vos pieds.
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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaLun 2 Fév - 17:26

» contagion, souffrance _

Seul le souvenir âpre de l'existence subsistait, fragile, faible flamme menaçant de s'éteindre. Elle brûlait, consumait et ravageait. Elle était les chaînes qui lacéraient ses poignets, douleur. Elle était l'acide qui criait dans ses veines, souffrance. Elle était les migraines assourdissantes qui prenaient d'assaut son esprit, sa conscience, peine. Et c'était son essence.
Ce qu'elle était, elle ne pouvait y échapper. Elle ne pouvait fuir son reflet, ou se détacher de son être. Ses orbites vides et creuses étaient néants, y plonger revenait à tomber dans les profondeurs sans fond des ténèbres, là où se cachait le désespoir et l'amertume des maux. On y trouvait un doux elixir aux nuances sauvages et alléchantes. La mort susurrait des mots doux, attirante et de beauté froide, mortelle. Une douce hymne aux traits lascifs, un baiser glacial qui réchauffe le cœur, une morsure brûlante qui caresse la peau, elle était une, elle était un tout. Elle était désirable, prédatrice tendant un piège fatal, dont les bras avenants et chaleureux, ouverts, prêts à accueillir en son sein un protégé n'étaient que poison. Se laisser sombrer dans une étreinte signait l'arrêt, il signait le contrat qui condamnait, vouait sa victime à demeurer ainsi pour l'éternité. L'ombre guettait, tel un fantôme accompagnant ses pas. Elle était sur son visage, dissimulant ses traits derrière un facétieux sourire. Elle était le vent qui accompagnait ses pas sur le chemin sinueux, la douleur qui se cachait derrière la peau. Elle ne voulait pas le mal, elle ne voulait pas la souffrance, elle l'était. La répandre n'était qu'une simple extension de ce fardeau. Voulait-elle faire du mal ? Sûrement. Solitaire, reconvertie pour vivre parmi les hommes, pour se fondre dans la société nourrie par la curiosité malsaine de découvrir l'humanité. Elle n'y avait guère sa place pourtant. Et chaque instant elle aspirait à sa solitude perdue, au silence froid et paisible, aux nuits glaciales où régnaient la colère.

Elle jouait avec la folie, avec ce qu'elle était. Elle avait fini par être cet être perverti qui jouissait du fardeau qu'elle portait, qui appréciait son toucher aride sur sa peau blanche immaculée. Elle avait fini par se délecter de la souffrance, l'accueillant comme une souveraine et la laissant la diriger, rien qu'un simple moment. Juste le moment d'un souffle, d'une respiration ou elle s'abandonnait aux délices d'être pleine, de ressentir entièrement son être sans avoir l'impression qu'un manque résidait en elle. Un moment de plénitude, ou elle effleurait le bonheur pour oublier tous les maux qui la rongeait le temps de s'unir avec la souffrance.
Mais ces moments ne duraient qu'un simple instant. Même lorsqu'elle se laissait submerger, elle finissait toujours par retrouver sa conscience. Que serait la douleur pour la laisser sombrer dans un délicieux échappatoire à son destin ? Que serait-elle si elle libérait ses menottes, et dé-serrait son étreinte glacée ? La souffrance avait un nom, une appellation digne et fière, elle se devait de la respecter. Alors elle lui laissait le loisir de penser, le malheur de réfléchir et le merveilleux cadeau d'avoir une conscience afin de la maintenir dans le supplice éternel, dans la souffrance. Elle savait que la sensation de satisfaction qu'elle éprouvait resterait marqué au fer rouge dans son esprit, et que c'était le meilleur moyen de la torturer. Elle était incapable d'atteindre cet idéal, elle était enfermée dans une cage aux liens étroits. Elle était condamnée. Pauvre enfant qui ne verrait jamais aucun jour sans sentir le souffle d'une peine. Elle était étrange aux sentiments, et pourtant la tristesse, la rancoeur, la haine et le désespoir lui étaient familiers. On lui avait donner juste le nécessaire, ce qui était suffisant pour ne jamais lui faire apercevoir de lumière. Alors elle haïssait, elle détestait de tout son corps, elle hurlait de tout son être et crachait toute sa rage pour se déchaîner. L'idée de rouer quelqu'un de coups, de le battre jusqu'à la mort lui était délicieux. Autant que de faire un travail propre, une simple coupure à la jugulaire pour se débarrasser de quelqu'un. Il y avait le côté pragmatique, calculateur réfléchi qui soufflait de faire au mieux et au plus propre et l'autre qui brillait par son sadisme et son goût pour la violence.

_ Je ne veux blesser personne.

Les mots résonnèrent, sourds, muets, simples sons sans substance. Elle essaya d'y mettre une signification, d'en saisir la teneur. Mais elle ne comprenait pas. Elle posait ses yeux éteints et sans vie vers cet homme qu'elle avait presque oublié. Elle n'esquissa aucun mouvement, aucun geste tandis que son esprit luttait, à la fois contre la folie et la douleur. Elle finit par s'asseoir, silencieuse, méditant les paroles qui avait été dites plus tôt. Elle ne comprenait pas. Elle n'arrivait pas à comprendre cet état d'esprit, ou plutôt n'arrivait-elle pas à comprendre pourquoi. Elle était elle-même blessée, et la seule chose lui procurant plaisir était l'action doucereuse de blesser les autres. Nuire, elle adorait. Blesser, encore davantage. Elle aimait sentir la douleur poignante irréversible qui consumait quelqu'un, voir son éclat de vie s'éteindre au fond de ses prunelles. Elle se délectait de la vision d'une personne blessée, qui a perdu toute envie de vivre, ou toute trace d'humanité. C'était un doux poison, et pour la gentille opium, une douce drogue fine au parfum exquis, envoûtant.

_ J'aime blesser, lâcha t-elle de sa voix froide de manière abrupte.
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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaMar 3 Fév - 0:38

Jaloux. Il crevait la jalousie, ses tripes purulentes, agressives hurlaient. Proclamant dans un manifeste toutes les victoires de Samothrace. Il n'avait juré qu'un nom qui serait sa plus belle œuvre. Le lin blanc recouvrant sa chevelure évanescente entre ses doigts meurtris. Qui fuyait la douleur ne pouvait l'arrêter.  La douleur avait trouvé sa place sur Libra, créature exécrable, cernée par la moue enfantine et dédaigneuse, aux yeux perforés par les astres.

Ariès ouvre les yeux. La nuit n'est pas tombée et son corps pue l'indolence, la moiteur et l'herbe. L’électricité reliant ses nerfs, parcourt son corps. L'odeur du sang remonte jusqu'à ses narines. Son sang qui a souillé la perfection de l'Eden. Pourrait-il l'infecter entièrement à son tour et répandre la peste sur les corps miséreux ?

Quelque chose c'était brisé à l'intérieur, comme évidé de ses convictions, écharpé par un autre animal, le ventre ouvert, les entrailles répandues dans la boue. Les bruissements fendus du monde sont inaudibles. Un sourire maigre, d'homme battu, écorche les traits et les lèvres asséchées de son faciès repoussant. La paix avait trouvé son refuge, mais l'âme entière avait subi les coups de poignards portés par tant de déraison.

Il n'avait jamais rien ressenti pour la douleur.  Il avait peut-être espéré s'imprégner de ses sentiments néfastes, les absorber avidement comme une éponge épurée de mauvaises intentions, les siennes si funestes et assassines.

Il n'avait plus envie d'atteindre, d'étreindre, d'être subjugué par les corps, désormais, épuisé par ce rude combat. Son regard lunaire s'échouait sur une ligne d'horizon imprécise. A ses oreilles, son cœur claudiquait éperdument, en train de maintenir une lutte, tel un effronté l'épée à la main, à la recherche de son agresseur. Qui viendrait maintenant lécher ses plaies ?

Dans ses fibres archaïques et menaçantes, au tombeau de son âme porteuse de serments odieux, soufflant sur leurs têtes, la maladie s'était jurée de tout prendre, de tout emporter dans sa rage. Elle leur prendrait cet assortiment d'entités trop faibles pour la repousser. Ces peaux claires et lumineuses flétriront dans son étreinte, incapables de respirer, chantant la fatalité et iront bâtir des cimetières pour parfaire la promesse de mort qu'elle avait un jour murmurer du bout des lèvres.

Le rêve qui ne le sauverait pas.

De la suie qui recouvrait ses vaisseaux, jusqu'au gravier qui bouchait ses artères, Syndrome se leva. A moitié debout, le monstre laissa au vent le soin de s'entortiller sur ses cornes arquées vers les cieux. Son propre regard opaque épousa le ciel avant de s'échouer sur la cime des arbres et redescendre dans les tréfonds de la forêt, puis, Opium. Le poison humain.  

L'autre chance qui ne les sauverait pas.

J'ai vu tant de sourires s’affaisser. Mourir, alors que je voulais les voir luire dans l'obscurité.

Ariès ne se sentait plus assez habité par les sentiments insoutenables et corrosifs. Ces derniers soufflés et dérobés par l'enfant du désastre. De sa propre ignorance, si agaçante, il apprit. Il comprit tardivement  tant de choses qui engendraient sa bêtise et l'éclatait en plusieurs atomes, consistances éphémères. Répondre à la violence, à son reflet strident par des déflagrations semblables l'embellirait dans ses artifices, son infâme narcissisme, et sa dictature acclamant la folie des désastres humains.

« On peut vaincre la douleur. »

Lui qui paraissait si éreinté remua les lèvres pour prononcer ces mots avec une douceur infinie. Ses  jambes le portèrent, titubantes et à nouveau, il fit face à l'abomination voisine que son corps écrasait de sa présence. La contagion n'a jamais fini de percer les abcès qui morcellent les épidermes. Il y a cet attendrissement écœurant qui borde son souffle et plane dans son esprit.

« Laisse-moi essayer. »

Sans hurler et brandir ses peurs. Impossible de bafouer Opium déjà torturée. Avait-il de l'audace à revendre et de l'inconscience dans son entêtement à ne jamais faillir comme le faisait la maladie en un refrain lancinant. Sans attendre un consentement qu'il n'obtiendrait plus,  léchant de son propre feu les débordements de l'humanité accablée par son propre fléau, il laissa délicatement ses lèvres irradier le froid éternel de sa joue.

La contagion avait tant d'affection à décerner à la douleur.
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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaDim 8 Fév - 2:15

» contagion, souffrance _

Elle ne pouvait nullement éteindre la ferveur allumée dans son cœur. Nulle solution n'existait à son problème, nulle expiation. L'effervescence avait quitté son paroxysme, pour laisser une impression âpre et inconstante. Tout semblait si irréel et hors d'atteinte, il n'y avait que le feu ardent de ses émotions qui semblait exister, elles étaient les seules choses qu'elle pouvait toucher ou approcher. Elles constituaient son univers, tourbillon chatoyant qui virevoltait dans son esprit. Le monde semblait si fade qu'il faisait naître en elle une profonde amertume. Seul les méandres de la dimension de son imagination représentaient son seul refuge, et il ne présentait que des esquisses maladroites de son esprit torturé. On pouvait y retrouver des hommes à l'apparence inhumaine, déformés et altérés par quelque démon. Tous les déchets s'y réunissaient, fleurissant et calomniant de sa pourriture les pensées de cet enfant.

_ On peut vaincre la douleur.

Une solution inespérée. Une réponse proféré avec calme, et assurance. C'était une promesse qui s'éteignait doucement, soufflé par le vent qui lui portait les mots de cet homme qui lui annonçait la délivrance. Elle s'y attarda un moment, presque curieuse. Mais le désespoir était trop profondément ancré dans son cœur. Nulle lumière ne luisait paisiblement au fond de son âme, nulle éclairci ne perçait les nuages sombres qui étouffaient son être. Nul espoir. Cela aurait pu être triste, cela aurait pu être tragique en une certaine manière, mais c'était, tout simplement. La fillette ne se perdait pas à se morfondre, à blâmer le ciel et la terre pour sa condition. Elle nourrissait juste sa haine, graine par graine, pour parfois s'abandonner à folie, rage, colère. Mais elle demeurait vide. Elle était juste une carapace sans consistance. Sa naissance lui avait donné de quoi s'immuniser contre la douleur. Et pourtant elle s'y plongeait avec presque délice. Elle se livrait aux émotions, aux sensations qui sévissaient en elle, dans l'espoir d'effleurer la sensation de se sentir en vie.
Peut-être en vain. Peut-être nourrissant, d'une certaine manière, ce désespoir et cette sensation amère doucereuse qui la maintenant dans les abîmes sombres des ténèbres. Mais la vie était cruelle, injuste, et inconnus étaient ses desseins. La trame sombre d'un être était tissé. Éternellement insatisfait, voué à être enfermé par des chaînes qui avaient été crées dans un seul but, destiné à la cruauté sans espoir de pouvoir y mettre fin. Opium se dressait fièrement, face à l'horizon, et face à cet homme qui avançait avoir trouvé un moyen de la battre. Ses yeux vides et absents se posèrent sur son visage, presque avec peine, mais elle se sentait davantage triste pour lui que pour elle-même. Elle s'était résignée, il y a longtemps de cela. Elle avait fait ce choix pour être libre, elle avait prit l'ultime décision de sa vie qui changerait à jamais sa façon de penser, son comportement. Elle avait décidé d'avancer. A jamais.

_ Laisse-moi essayer.

Son visage demeurait aussi impassible et froid que celui d'une poupée. Elle resta immobile tandis que Syndrome s'approchait d'elle. Elle observait la scène à distance, coupée de ce monde si fragile et désuet de sens. Elle admira le faciès du monstre, effleurant du regard ses cornes délicieusement courbées. Cet homme était peut-être plus proche d'elle que nul ne pourrait le penser. Elle monstre, aussi, par l'absence de ses yeux. Même si parfois elle était loin de le comprendre, elle qui savait si bien lire les pensées des hommes, elle l'appréciait peut-être davantage que quiconque. Il était mystère, même pour la vagabonde, et il avait une touche d'innocence et de naïveté qui la séduisait. Elle voyait les choses de manière trop mature, trop réfléchie pour en saisir toute la fraîcheur et la pureté. Elle ne voyait que les traits sombres, la face de ténèbres qui se cachait sous chaque trait. Il lui rappelait un enfant, alors que son apparence était celle d'un homme et qu'elle paraissait la plus jeune des deux. Il avait cette lueur chaleureuse au fond de lui, cet éclat brillant dont elle était dépourvu. Il avait la hargne de ceux qui se tenaient du côté des vivants, alors qu'elle-même ne faisait que survivre.

_ Juste parce que c'est toi, souffla t-elle avec tendresse.

Même si cet essai était échec, sonnerait comme la fin d'une promesse chère, elle ne pouvait briser cette douce illusion. Elle tenait trop à lui, à sa façon. Peut-être s'imaginait t-elle le protéger des ténèbres ainsi ? Elle le tenait à l'écart d'elle-même, de ce qu'elle était. Même si sa douleur semblait salvatrice, et qu'elle aimait cracher avec onctuosité sa rage sur autrui, elle voulait préserver cette touche délicate qu'elle adorait tant chez cet homme. Alors la fillette reprenait parfois ses droits sur Opium, ou plutôt elle se livrait à un abandon. Elle se laissait guider, bien que ses orbites vides semblaient triste de le voir perdre son temps. Elle demeurait spectatrice, désormais. Elle avait trop fait, elle avait oublié ce côté de syndrome pendant qu'elle séjournait parmi les hommes. Elle sortit délicatement son paquet de tabac de sa poche, attrapa deux cigarettes et en tendit une à syndrome sans se préoccuper de savoir si il voulait fumer. Son briquet en main, elle alluma la cigarette avant de le tendre à syndrome. Elle appréciait sentir la fumée pénétrer dans ses poumons en feu qui semblaient se rétracter avec une brûlure atroce à chaque seconde, ça rendait presque la souffrance moins aberrante.
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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaSam 14 Fév - 1:38

Il y avait ce petit morceau cylindré coincé entre ses os. Il illuminait comme un trésor touché du bout des doigts. Le bout conique sentait bon le goudron et l'acétone, le monoxyde de carbone une fois dans l'air. S'il savait, la mort qui se dandine entre ses métacarpes. Mais, il n'y connaît pas grand chose au mal inventé par l'homme pour s'autodétruire.

Le silence avait-il une odeur saisissable pour les sens humains ? La fumée s'échappait, arcs boutants dans l’atmosphère. L'abstinence, l'absence de bruit. Et pourtant son souffle persévérait, à chaque soulèvement au creux sec de sa poitrine. La vie coulait, mélodie assourdissante qui préservait ses droits sur leurs deux silhouettes recouvertes par la végétation dominatrice.

Il regardait simplement, les substances chimiques s'envoler. Combien de temps faut-il à une cigarette pour s'éteindre ? Quelques minutes, dérisoires. Comme des aveux mal servis. La vie est peut-être comme une cigarette, aux moments des vérités, lorsqu'on manque de temps, il ne reste que les détritus et le sentiment éphémère qui se raccroche au dernier mégot tombé par terre.

Peut-être qu'ils sont un peu comme des mégots de cigarettes. Qu'on dépose n'importe où, entre les sentiers, les trottoirs, dans les poubelles, hors des poubelles, près des bancs, des milliers, des armées entières échouées, compagnons d'infortunes, et pourtant si seuls. On leur marche dessus, on les écrase. Puis pour des questions de propreté, on les ramasse, ces filtres usagés, pour que le décor lui reste indemne. Eux, ils iront nourrir un fossé, plus imposant, remplis sûrement d'autres amis  à base de nicotine et d'arsenic.

Ont-ils cette envie, la volonté de crépiter à nouveau ces cônes de papier ?

Il attend de nouveau, le moment où leurs cœurs partiront en fumée.

Le silence n'est pas pesant, il est même bénéfique. Il se sent bien à épier Opium de ses orbites monstrueuses, un sourire apaisé sur les lèvres repoussantes. Ses blessures ne sont que passagères. Et des périodes de calmes soudaines, comme celles-ci, il aimerait les porter à tout instant à sa bouche pour que meurent et agonisent en silence, la colère et la rage qui habitent le peuple vagabond de Libra.
Pourtant les mots dansent sur sa langue. Il aurait aimé avoué qu'il n'avait jamais fumé. Qu'on ne lui avait pas appris, là où la Douleur portait délicatement ce poison au bord de sa bouche, pour que surgissent des nuages de fumée toxiques. Il se tût évidemment, comme il brisa les luttes incessantes qui envenimaient son esprit. Libéré de toute contradiction.

Les cigarettes mourraient à rebours, lentement entre leurs doigts.

Et si on rentrait Opium ?

Il n'avait jamais eu de priorité, ni d'obligation au sein de l'Eden, sa vie se muait paisiblement malgré son vice, calvaire porteur de promesses trahies. Il se contenta juste de tendre, la cigarette gaspillée à sa propriétaire, incapable d'apprécier l'apaisement addictif que ces ingrédients cumulés apportaient  au niveau du cerveau. Cerveau qui en redemandait encore et encore jusqu'à la dernière dose consommée avec impatience.

Il leva les yeux au ciel, comme une invitation à regarder jouer et virevolter les nuages et le vent.
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MessageSujet: Re: Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END.
Je te préférais le silence, à leurs cris assourdissants. [Opium] END. RxkgjUaMer 18 Fév - 2:08

» contagion, souffrance _

Quelle immense désuétude.
La fumée blanche corrompait l'air, nuisance volatile et éphémère, s’extirpant de ses lèvres fines, tendres et douces. Ses deux excavations sombres et creusées contemplaient la végétation dense, verte et luxuriante tandis que son regard demeurait toujours aussi vide et absent. Nul éclat de folie ne se dissimulait derrière ses iris, nulle émotion derrière ses pupilles froides. La poupée de porcelaine n'esquissait pas le moindre mouvement, seul son souffle silencieux expirait, seul mouvement occasionné par mécanisme automatique. Elle ressemblait à un pantin, se tenant aux côtés d'un homme, immobile et muette tandis qu'ils regardaient tous deux le ciel se découper sur la cime des arbres. Elle avait pour cœur des mécanismes froids, des rouages faits d'aciers et de fer. Sa conscience la faisait observer le monde depuis une hauteur et distance conséquente, et elle appréciait la souffrance qui parcourait ses veines, lui rappelant que quelque part, elle existait.
Elle posa ses yeux sur son compagnon, frère vagabond à la naissance si proche et si lointaine. Elle lui esquissa un petit rictus froid et laid, ridicule grimace sur son visage impassible, jurant avec ses traits impérieux et hautains. Un mot infâme se pressa sur sa bouche, qu'elle ne prononça pas. Ses orbites vides jaugeaient cet être qu'elle aurait pu qualifier d'ami, si elle en avait eu la moindre notion. Son apparence chétive et fragile semblait être un fardeau lourd à porter, davantage que les conséquences qu'entraînaient sa naissance. Ce corps d'enfant, privé de globes oculaires, lui donnait encore moins de consistance. Elle semblait si vide, dénuée de tout sens, de toute chose, de toute substance ou de matière. Pantin articulé, coquille vide, frêle créature défectueuse. Vile, vicieuse et torturée.

_ Syndrome.

Elle pencha délicatement sa tête sur le côté, inclinée doucement. Sa voix aux nuances douces perça le silence de sa froideur et de l'absence de timbre. Son visage était toujours autant de marbre, ne révélant aucune trace de sentiments. Elle était à la fois cet être épris de folie, rongé par les ténèbres qui la plongeaient dans une doucereuse démence, la happait dans les tréfonds du gouffre sombre de la souffrance : sa maison. Deux caractères, deux personnalités dissemblables. Un froid, sombre, calculateur et distant qui se révélait observateur, souillé par la noirceur et le désespoir. Un autre semi-oisif, aveuglé par une folie destructrice, assoiffé par le goût du sang, avide de carnage. Elle empruntait ces deux voies, vivait chaque jour comme la sentence éternelle de la vie. Bafouée par la souffrance, teintée par l'obscurité de son âme. Au plus profond de son être, elle souhaitait disparaître, elle espérait qu'un jour sonnerait sa fin et qu'à jamais elle disparaîtrait. Ou peut-être était-ce cette peine incommensurable qu'elle souhaitait effacer pour le reste de ses jours ? Ses songes étaient entourés de flammes brûlantes de cette ardeur malsaine, un feu de ténèbres. Chaque jour son esprit se dérobait davantage devant la force et la puissance de la douleur, effondrant sa simple conscience et la privant de ce qu'elle était.
Son visage inexpressif, ses yeux glauques et vides transpercèrent la présence à ses côtés. La fillette à l'apparence cadavérique autorisa un petit ricanement mauvais à s'échapper de sa bouche tandis qu'elle se rapprochait de syndrome sans se presser. Un rire effroyable, inhumain, rappelant aux cieux et à quelque dieu qu'elle n'était ni le fruit de leur volonté, qu'elle ne serait jamais humaine. Elle exprimait à la fois la douleur absolue, dans sa forme la plus pure, dans ce qu'elle signifiait de plus cru. Ses orbites vides signant la promesse muette de la mort, le visage monstrueux dissimulé dans les ombres, parmi les ténèbres. Son visage effroyable, et pourtant si impassible, contenait les plus sombres et immondes tortures qui sévissaient dans le plus bas des enfers. Aucun espoir, aucune espérance dans cette vie qui n'était qu'une agonie. Dans son visage se lisait le creux béant, insignifiant, présent dans son âme. Parce qu'elle n'était rien. Nulle matière. Nulle substance. Elle était juste cette créature aux traits humain. Ce monstre qui ne renfermait en son sein rien d'autre que la souffrance. Sans aucune signification. Absolument vide.

_ Adieu.

Son souffle s'éteignit. Ses pas silencieux la conduisirent à l'orée des arbres, pour dissimuler sa silhouette. Seul son dernier mot résonna.
Promesse d'une nouvelle rencontre.

FIN
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