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 i knew you were trouble when you walked in △ aquila

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conscience vouée à l'errance
Amaranthe
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conscience vouée à l'errance


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MessageSujet: i knew you were trouble when you walked in △ aquila
i knew you were trouble when you walked in △ aquila RxkgjUaDim 29 Mar - 20:31









I got this feeling on the summer day when you were gone




« Demain est un autre jour. » C'est ce que certains se disent quand ça ne va pas bien. Quand on aimerait pouvoir aller se coucher et fermer les yeux, et passer à autre chose comme on passe d'un jour à l'autre. « Demain est un autre jour. » C'est ce qu'Amaranthe se dit chaque jour à chaque instant, pour se rappeler de toujours le vivre à fond. C'est son carpe diem à elle, le refrain qu'elle chantonne en faisant ses cabrioles sous les regards amusés des passants, grappillant quelques pièces au passage. Elle ne fait pas fortune, Amaranthe, mais elle fait ce qu'elle fait le mieux. Vivre. Et sauter, et danser, et virevolter, et chanter, et crier. Et puis débouler dans la rue suivante comme une furie. Sentir son sang lui battre aux tempes, et son coeur jouer de la batterie. Elle a les batteries toujours pleines, peut-être qu'elle se recharge à l'énergie solaire. Et puis sous la pluie. Et dans le vent. Et sous les étoiles. Elle ne s'arrête jamais, ne prends pas le temps de penser, pas le temps de deviner. Les conséquences, elle les voit jamais venir, quand elles la rattrapent c'est toujours trop tard. Et c'est pas grave. Elle y fera face en temps voulu. Elle fait souvent des trucs bêtes, Amaranthe, et peut-être bien qu'elle ne prend pas le temps de savourer ; mais elle profite. Elle profite à toute allure, elle profite à fond, comme un bon repas qu'on engloutit pour en avoir plein la bouche. Sans prendre le temps de mâcher. Et puis après on a mal au ventre. Mais on recommence la fois d'après.

Elle aimait bien l'Ephémère. Mais elle l'aimait après le spectacle, dans la journée, ou même la nuit, quand après que les foules se fussent dispersées. Elle aimait venir marcher sur les rives, y organiser des meetings avec toute la petite bande. Elle aimait laisser son regard traîner sur cette eau tout ce qu'il y a de plus ordinaire, et se dire qu'elle ne l'était pas vraiment. Qu'une fois par jour, pour saluer le lever du soleil, elle sortait le grand jeu et scintillait en violet. Calme ou furieuse, elle l'aimait pour sa réserve. Pour cette façon qu'elle avait de ne révéler ses véritables couleurs qu'à temps partiels, avec parcimonie. C'était ce qui la rendait si spéciale. Magique. Bien plus qu'une eau qui resterait violette à longueur de journée. Elle n'avait rien à cacher. Contrairement à la vagabonde.

Et puis, sur la rive d'en face, une jeune fille à bicyclette attira son attention. Cheveux au vent et bruitages à la bouche, elle s'en donnait à coeur joie, et Amaranthe s'esclaffa, en se demandant ce qu'elle pouvait bien fabriquer.

« HEY, HARLEY. FAIS ATTENTION A PAS TOMBER DANS L'EAU, TU SAIS DEJA PAS CONDUIRE UN VELO CORRECTEMENT, MAIS J'SUI PAS SÛRE QUE TU SACHES NAGER. »
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MessageSujet: Re: i knew you were trouble when you walked in △ aquila
i knew you were trouble when you walked in △ aquila RxkgjUaVen 10 Avr - 17:21

Aquila se disait que sa journée avait plutôt bien commencé. Non seulement elle s'était levée sans gueule de bois ni oeil au beurre noir ou contusions diverses, ce qui était assez rare pour être mentionné, mais en plus, il lui avait suffi d'une quinzaine de secondes pour retrouver son pantalon, ce qui était sans doute le record du mois. Ou de la semaine, peut être. Il faut dire que le passage du temps à cette échelle lui importait assez peu de manière générale, depuis son arrivée sur Libra. Le passé, c'était passé et c'est tout. Y'avait plus intéressant à faire que s'y attarder, un peu comme cette histoire de pantalon.

Elle avait sauté sur son vélo dès qu'elle fut à peu près assez réveillée pour être capable de rouler plus ou moins droit, comme à son habitude, prête à ramasser tous les paumés qu'elle réussirait à trouver avant les autres. Elle en faisait une espèce de compétition dont elle seule était au courant : c'était idiot, inutile, et pourtant ça l'amusait bien plus qu'elle n'osait l'admettre. Un point par nouvel arrivant traîné à l'Absinthal, cinq points si en plus, elle arrivait à les recruter dans la bande d'abrutis qu'Amaranthe prétendait diriger.

( dix points si en plus, il reconnaissaient qu'Aquila elle-même serait tout de même une leader vachement plus cool et impressionnante et surtout cool, vraiment )

Sauf qu'aujourd'hui, le score s'obstinait à rester à zéro. Rien de rien, pas plus d'humains que de vagabonds. Juste un pauvre gars qui, en fait, était perdu pour de vrai, alors elle l'avait laissé où il était. Et après quelques heures à patrouiller pour rien, Aquila commençait à s'ennuyer ferme. C'était donc le parfait moment pour faire ce qu'elle faisait de mieux : dévaler les rues de la citadelle à toute berzingue en faisant des bruits de moto, sans doute jusqu'à ce que la garde s'en rende compte et lui passe un énième savon sur la sécurité, les accidents, et tout un tas d'autres trucs dont elle n'avait absolument rien à faire.

( et en plus, des fois, ça faisait une bonne bagarre et c'était bien marrant )

Mais à sa grande surprise, ce n'était pas la garde qui l'interpella en premier, seulement une demi portion à cheveux verts.

« HEY, HARLEY. FAIS ATTENTION A PAS TOMBER DANS L'EAU, TU SAIS DEJA PAS CONDUIRE UN VELO CORRECTEMENT, MAIS J'SUIS PAS SÛRE QUE TU SACHES NAGER. »

C'était une provocation, un affront, ou un truc dans ce genre là. Sans réfléchir une seconde au fait qu'Amaranthe avait raison et que, en fait, elle ne savait vraiment pas nager, Aquila descendit de son cher vélo. Elle se serait jetée à l'eau immédiatement si elle n'avait pas eu une bien meilleure idée. Peut être même sa meilleure idée de la journée, ce qui, au fond, ne voulait pas dire grand chose.

Elle retira son blouson avec toute la classe du monde, en râlant un peu quand sa main resta accrochée dans la manche.

« AH OUAIS ? VAS-Y, VIENS LA JE T'ATTENDS. RAMENE TON CUL ET JE T'ECLATE A LA COURSE TU VAS VOIR. LES DOIGTS DANS LE NEZ. LA PREMIERE QUI TRAVERSE LE FLEUVE. »

Et pour conclure ce défi d'une maturité extraordinaire, elle lui tira la langue.
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MessageSujet: Re: i knew you were trouble when you walked in △ aquila
i knew you were trouble when you walked in △ aquila RxkgjUaJeu 18 Juin - 0:43









à chacun ses vices



Ah ouais, elle voulait la jouer comme ça. Presque par automatisme, Amaranthe lui tira la langue à son tour.

AH OUAIS C'EST CE QU'ON VA VOIR.

Elle retira précautionneusement son manteau — elle y tenait beaucoup trop pour le plonger dans l'eau rien que pour les beaux yeux de la provocatrice d'en face. On passera sous silence le fait que ça lui était arrivé plus d'une fois de se jeter à l'eau sans réfléchir et qu'elle l'avait bien regretté ensuite au moment d'essayer de faire sécher le-dit manteau. Et qu'elle trouvait que Harley avait de beaux yeux.

On ne relèvera pas non plus qu'après l'avoir retiré en faisant très attention, elle le jeta tout simplement en boule sur le quai. Oublié, le précieux manteau. Elle avait un défi à relever. Elle s'approcha du bord en fixant son adversaire avec un sourire moqueur.

VIENS PAS PLEURER QUAND JE T'AURAI MIS LA PÂTÉE DANS TES DENTS.

L'utilisation correcte des expressions, c'était pas vraiment ça non plus. Mais peu importe. Dès qu'elle voyait la raffleuse, elle avait juste ce besoin irrépressible de lui chercher des noises et d'en découdre avec elle. La savoir de l'autre côté du fleuve, hors d'atteinte, suffisait à l'agacer. Il lui était pas non plus venu à l'idée que si elles traversaient toutes les deux, elles se retrouveraient à nouveau chacune sur une rive différente.

T'ES PRÊTE ? T'ES PRÊTE ? T'AS INTÉRÊT À ÊTRE PRÊTE.

Et elle se jeta à l'eau tête la première. C'était simple. Et bête. Mais pas aussi bête que celle d'en face, apparemment. Aussitôt dans l'eau, Amaranthe se démena, comme si elle avait le feu aux trousses, pour nager le plus vite possible jusqu'à l'autre berge. Elle entendait sa rivale se débattre de même, et ça la motivait davantage encore. Jusqu'au moment où, quasiment arrivée de l'autre côté, elle percuta justement la-dite rivale. Qui n'avait pas bougé d'un pouce. Et qui se débattait tant bien que mal en faisant des bulles et en buvant la tasse, pour ne pas tout simplement couler. Amaranthe mit quelques instants à percuter. Elle ne s'attendait pas à ce que sa petite provocation initiale ait un quelconque pourcentage de vérité. On pourrait même dire qu'elle était choquée d'avoir raison.

Puis elle dépassa enfin le choc initial et se rappela que la situation actuelle exigeait généralement une prise d'initiative un peu dingue. Du genre, sauver la personne en train de se noyer. Alors, Harley ou pas Harley, Amaranthe répondit à son sens aigu de la justice et plongea pour saisir virilement la taille de l'humaine. Elle la ramena contre elle, faisant fi de ses protestations (quelque chose qui ressemblait à « glouglou glou !! »), se mit sur le dos, et entreprit de nager ainsi à reculons jusqu'à la rive, en essayant tant bien que mal de maintenir la tête de la raffleuse hors de l'eau. Elle ne pensa d'ailleurs pas à envisager une rotation, afin de se diriger vers la rive la plus proche, et nagea ainsi jusqu'au point d'où elle était partie, retraversant à nouveau l'Éphémère. Là, elle aida Harley à se hisser hors de l'eau, avant d'en faire de même. Elle considéra la jeune fille, pantelante, avec des yeux de carpe.
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MessageSujet: Re: i knew you were trouble when you walked in △ aquila
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