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 stockholm » madness curse

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conscience vouée à l'errance
Opium
Opium
conscience vouée à l'errance


Féminin

MESSAGES ▲ : 1135
DATE D'INSCRIPTION ▲ : 30/12/2014
AVATAR ▲ : Kirishiki Sunako 【SHIKI】
DIT ▲ : La Désolation
ANECDOTE ▲ : ▬ dealeuse à la ville de libra ▬ observe les humains car c'est le seul moyen de comprendre pourquoi elle est née ▬ souffre pour l'éternité
FICHE RS ▲ : www

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MessageSujet: stockholm » madness curse
stockholm » madness curse RxkgjUaLun 11 Mai - 0:57

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Un enfant, ce monstre que les adultes fabriquent avec leurs regrets.
- Jean Paul Sartre


Le sentier était bercé par d'infâmes brumes aux reflets spectraux dans lesquelles semblaient se figer des milliers de visages hurlant à l'agonie. Ce chemin sinueux continuait sans fin, cercle vicieux sans possibilité d'avancer et ne menant nul part. Des cris assourdissants rugissaient de toute part, semblant gronder depuis les plus sombres souterrains situés bas aux enfers. Si il s'agissait d'un aller simple pour les champs des châtiments, ses pas la menaient vers l'avant sans s'arrêter. Les branches étaient enchevêtrés, s'entremêlant aux racines cernées d'épines acérées. Elle frayait son passage à travers la végétation dense qui laissait sur elle sa marque, de sombres griffures rouges, traînées de sang sur sa peau d'un blanc blafard. Une marche sans fin, attaquée par la nature sauvage vouée à la destruction de son corps. Même lorsqu'il ne lui resta que des lambeaux de peau, même lorsque sa chair laissée à vif ne soit plus que des pièces éparses, même lorsque ses os finirent par se briser, elle continua son chemin.
Ce qui lui sembla une éternité.

A son réveil, le monde n'était pas plus rayonnant, ni la réalité plus douce. La vie éternelle, c'était sa condamnation, ses champs d'asphodèle, vouée à errer pour l'éternité dans un eden de pureté où jamais elle n'aurait sa place. Cela ne la rendait pas plus amère, juste plus détachée. Les peines avec lesquelles elle était emprisonnée, elle les avait assimilés. Après tout, n'était-ce pas son essence, et sa nature ? Ce n'était pas une pensée négative, c'était objectif : après tout, elle était engeance de la douleur. Elle ne pourrait espérer meilleure vie qu'une remplie de souffrance et de tortures. Les maux étaient salvation, le vice une rédemption. Nul salut pour une telle créature, nul pardon pour un monstre. Elle était. Elle avait accepté son existence. Quand a définir ou y trouver un but, elle se contentait de trouver des occupations, des formes d'amusement. Propager son fléau, partager cet insidieux virus. Elle n'avait pas besoin de raisons.
Et même si elle avait pris part d'une certaine manière à la vie en société, elle avait un rythme aléatoire, décalé. Alors qu'elle se levait, le soleil se couchait à l'horizon. Elle s'était endormie à midi, lorsque le soleil était à son zénith, lorsque la lumière était beaucoup trop présente. Ce qu'elle aimait, c'était l'obscurité, lorsque la pénombre recouvrait son voile sur la ville et que les ténèbres reprenaient ses droits. Surtout, sa silhouette fine et svelte pouvait se glisser parmi les ombres, confondue et invisible. Elle aimait le silence, et plus encore la solitude. La journée la ville était en effervescence, et la foule dense et étouffante. C'était un des seuls défauts qu'elle trouvait à libra, après tout la ville lui permettait de rester à proximité des hommes et de continuer son expérience. Pouvait-on réellement appeler ça expérience ? Elle qui faisait l'étude des hommes, elle monstre crée par ces derniers qui essayait de les comprendre et de les appréhender.

Toujours est-il que lorsqu'elle se leva de son lit, les membres endoloris, elle eut presque envie de soupirer. Parfois, elle songeait à s'endormir éternellement, ne jamais se réveiller et rester au chaud dans son cocon fait de draps et de coussins. Si la douleur omniprésente ne l'empêchait pas de dormir sereinement et pleinement, elle serait certainement restée des jours et des semaines dans son lit à se laisser lentement mourir. Mais dans ce monde un tel luxe n'était pas permis, ils étaient éternels et immuables. Opium elle-même était condamnée à cette éternité, contre son gré.
Alors elle attrapa son paquet qui traînait sur sa table de chevet, puis s'empara de ses allumettes pour errer dans son salon. Elle se serait sûrement posée sur son sofa, les yeux posés sur le mur pendant des minutes entières si une scène anodine ne s'était pas présentée devant ses yeux. La porte qui dissimulait les escaliers de ses souterrains était entrouverte, signe d'une présence étrangère en ses lieux. Elle lâcha un petit rire, quiconque s'était perdu ici venait de signer sa fin. Ce qu'il pouvait y avoir des personnes stupides pour venir dans sa demeure, surtout la sienne. Armée d'une dague acérée, elle descendit les marches. Sans prendre la peine de se changer, vêtue simplement d'une robe fine, elle ne sentait pas le froid glacial des lieux.

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